Météo. Les précipitations ont été déficitaires dans le sud et l'ouest du pays.
La France se prépare à subir la sécheresse
Par Laure NOUALHAT
mercredi 23 mars 2005 (Liberation - 06:00)
n dépit des pluies qui touchent le pays, une sécheresse se profile chaque jour un peu plus. Les précipitations de l'automne et de l'hiver ont été déficitaires d'environ 30 % par rapport aux moyennes établies sur les années précédentes. Si la Corse, l'Alsace, la Bourgogne ou le Roussillon ont été arrosés normalement cet hiver, le reste du territoire a soif. «Le peu de pluie de ces derniers jours ne permettra pas de remplir les nappes souterraines déficitaires, signale-t-on chez Météo France. Les arrosages de printemps ne profitent pas aux sols profonds.» Parallèlement, l'arrivée du printemps se caractérise par la pleine croissance d'une végétation qui a cruellement besoin d'eau pour s'épanouir fin mars ou début avril. Les pluies seront donc moins efficaces pour les sols.
Mi-mars, le Bureau des ressources géologiques et minières (BRGM) a établi un bulletin des ressources hydrologiques. Beaucoup de nappes des régions Rhône-Alpes, Poitou-Charentes et Provence-Alpes-Côte d'Azur sont déficitaires. Le mois de février a été très sec sur la quasi-totalité du territoire, particulièrement dans les régions méditerranéennes et sur la moitié ouest de la France. Un mois aride, qui fait suite à une période déjà sèche sur la majeure partie du pays depuis septembre. La neige tombée début mars a été insuffisante pour inverser la tendance.
Ce déficit pluviométrique se répercute sur les débits des cours d'eau et les niveaux des nappes souterraines. En déplacement, hier, dans les départements touchés, le ministre de l'Ecologie, Serge Lepeltier, a jugé la situation «très préoccupante» et a appelé les consommateurs d'eau à «se sentir impliqués» pour économiser le précieux liquide. La Vienne, les Deux-Sèvres, la Charente et la Charente-Maritime sont les quatre départements les plus touchés. La Vienne a interdit les prélèvements agricoles sur les cours d'eau jusqu'au 4 avril. Dans les Deux-Sèvres, l'usage de l'eau est restreint dans 152 communes.
Le printemps vient à peine de démarrer, les beaux jours ont frémi la semaine dernière. Malheureusement pour les amateurs de soleil, seul un mois d'avril pluvieux permettra de recharger les nappes phréatiques.
va falloir qu il pleuve des cordes chez la belle marianne...