Terri Schiavo "a souri" à l'annonce de la décision de Bush, assure le père
Lundi 21 mars 2005, 16h27.
La soeur de Terri Schiavo et son père, Bob Schindler, le 21 mars 2005 à Pinellas Park (Photo Robert Sullivan/AFP/Archives)
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"Je lui ai demandé si elle était prête à prendre un petit-déjeuner et elle m'a souri", déclare, heureux, le père de Terri Schiavo après une loi promulguée lundi à l'aube par le président Bush accordant un sursis à sa fille plongée dans le coma depuis 15 ans.
"Elle semblait être très enchantée (d'apprendre la décision de M. Bush) et nous en sommes enchantés", ajoute Bob Schindler devant des journalistes.
George W. Bush a écourté son week-end pour signer un texte que venait d'approuver le Congrès visant à empêcher la mort de Terri Schiavo, 41 ans, apportant ainsi une victoire aux opposants à l'euthanasie qui se sont emparés de cette affaire.
Cette initiative va permettre aux parents de demander à la justice fédérale d'examiner son cas et par là-même le rebranchement du cathéter la maintenant en vie, débranché vendredi à la suite d'une décision de la justice de Floride (sud-est) saisie par le mari de Terri Schiavo.
"Nous sommes très reconnaissants (à M. Bush et au Congrès) d'avoir franchi cette étape et nous avons grand espoir que les tribunaux fédéraux suivront la volonté du Congrès afin de sauver la vie de ma soeur", dit de son côté Suzanne Vitadamo.
La loi signée par M. Bush permet à la famille de Terri Schiavo d'en appeler à la justice fédérale qui jusqu'à présent avait refusé de se saisir de l'affaire. Le cathéter d'alimentation pourrait être replacé dans la journée de lundi après une audience d'un juge fédéral.
"Malheureusement, ses adversaires (de Terri) vont s'opposer (au rebranchement du cathéter d'alimentation) et ce qui aurait pu être une chose relativement simple pourrait prendre un peu plus de temps que ce que nous aurions souhaité", déplore M. Schindler.
La famille de Terri persiste à croire à une rémission possible. Ils sont encouragés par des sourires et des larmes qui sont, selon la plupart des experts, de simples réflexes ne dénotant aucune activité cérébrale.
Terri Schiavo a été victime d'une attaque vasculaire cérébrale en février 1990. Sur l'avis de 18 médecins, son mari, et en même temps tuteur, a obtenu de la justice de Floride (sud-est), vendredi dernier, qu'elle ne soit plus maintenue artificiellement en vie. Au total, l'affaire a été examinée par 19 juges de Floride.
La justice de Floride n'aurait pas dû écouter le mari lorsqu'il fait valoir que c'est la volonté de Terri de ne pas être maintenue artificiellement en vie, s'insurge Barbara Keller, habitante de Floride, devant l'hôpital.
"Terri était trop jeune, elle ne pensait pas à la mort", dit Mme Keller, 49 ans, en chaise roulante en raison d'une dégénérescence des cellules cérébrales.
"C'est une affaire ridicule", considère Gerald Medley qui souligne que "Terri se réveille le matin, s'endort le soir, ses yeux sont grands ouverts, elle avale sa salive".
A son avis, Michael Schiavo et ses partisans ne cherchent pas seulement à mettre un terme à la vie de Terri mais veulent la tuer et d'une manière particulièrement cruelle. Les experts considèrent que l'agonie de Terri pourrait durer deux semaines à compter de la date du débranchement du cathéter.
On ignore précisément ce que Terri Schiavo éprouve et comprend mais Michael Schiavo assure qu'elle ne ressent "ni douleur ni faim".