Mehdi Fedouach AFP"La France vit au dessus de ses moyens", affirme Thierry Breton
(21/06/2005 à 10:53)
Le ministre de l'Economie Thierry Breton a déclaré mardi que "la France vit au-dessus de ses moyens", en soulignant le poids de la dette, dont la charge absorbera l'équivalent de l'impôt sur le revenu en 2006.
"Il faut avoir le courage de dire tout simplement que la France aujourd'hui vit au-dessus de ses moyens", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse de présentation des grandes orientations de la politique économique. "Les Français doivent le savoir", a-t-il dit avec solennité.
"La charge de la dette est en train de prendre toutes les marges de manoeuvre de notre économie", a-t-il insisté. Il a estimé cette dette à 1.100 mds EUR en 2006.
Il a rappelé la nécessité d'une "gestion rigoureuse" de l'Etat et souligné y "travailler nuit et jour" au côté du ministre du budget Jean-François Copé.
Il a appelé à aller chercher la croissance économique, se disant "convaincu" que la France doit s'efforcer d'atteindre une "croissance au moins supérieure à 3%". "On n'en est pas encore là", a-t-il reconnu.
Les Français doivent "travailler plus tout au long de leur vie" afin de créer de la croissance, a-t-il dit.
Selon M. Breton, le gouvernement a révisé en baisse son objectif de croissance pour 2005, prévoyant désormais une hausse d'un maximum de 2%, au lieu de la fourchette de 2%-2,5% prévue jusqu'ici.
Pour 2005, M. Breton est resté prudent, sans donner de chiffre précis, en citant d'abord une prévision "autour de 2%" avant d'indiquer que "le chiffre de 2% devient un plafond au lieu d'un plancher".
Le ministre a affirmé cependant qu'en matière de croissance "le trou d'air est derrière nous", estimant que le rythme de hausse du PIB devrait revenir en "tendance glissante" entre 2 et 2,5% dès le second semestre 2005.
Il a expliqué la révision à la baisse de l'objectif de croissance pour 2005 notamment par la hausse du prix du baril de pétrole en début d'année, qui a poussé les entreprises à "stocker plutôt que de produire à un prix du baril élevé", et par les mauvais résultats du premier trimestre 2005.
"Quand je suis arrivé à Bercy, on m'a dit que les prévisions du gouvernement étaient de 2 à 2,5%, mais j'avais vu en chef d'entreprise que les deux premiers mois de 2005 étaient relativement difficiles et que le prix du baril était aux alentours de 50 dollars", supérieur aux hypothèses retenues, a-t-il ajouté.