Florence Aubenas est arrivée en France
Décontractée et souriante, Florence Aubenas est arrivée aujourd'hui en France, aux alentours de 19h15. Son avion s'est posé sur l'aéroport de Villacoublay, où elle a pu retrouver sa famille et ses proches. Florence Aubenas et son guide irakien Hussein Hanoun ont été libérés après 158 jours de captivité en Irak. La journaliste de Libération, partie de Bagdad ce matin a d'abord fait une escale à Chypre avant de s'envoler vers la France. Hussein Hanoun, pour sa part, a retrouvé ses proches à Bagdad.
La journaliste Florence Aubenas a remercié dimanche «tous ceux» qui se sont mobilisés pour sa libération puis a brièvement évoqué des conditions de détention «sévères», dans une déclaration sur la base militaire de Villacoublay, près de Paris, juste après son retour en France.
Vêtue de bleu, décontractée et maniant même l'humour, elle a commencé par remercier «tous ceux à Toulouse, à Lille, les Français, les Françaises, les présidents, les ministres, les journalistes, les enseignants, tous ceux qui m'ont permis d'être là aujourd'hui et d'être de retour en France».
Pressée de questions, elle a rapidement annoncé la tenue d'une conférence de presse mardi matin au siège de Libération. «On a prévu de faire avec le journal une conférence de presse mardi matin pour que tout le monde puisse avoir accès aux mêmes informations au même moment», a-t-elle déclaré.
Florence Aubenas a indiqué se sentir «nettement mieux». A la question de savoir comment elle a fait pour tenir, elle a répondu : «On n'a pas le choix. On est là et on fait comme on peut. On était dans une cave avec Hussein. C'était des conditions sévères».
Au fil des questions et des réponses, elle a levé le voile sur ses conditions de détention. Evoquant une occasion où ses geôliers l'ont autorisée à regarder la télévision, Florence Aubenas a indiqué qu'elle était «assise, accroupie». Mais «ce jour là, ils m'avaient délié les mains et les pieds pour que la fête soit complète», a-t-elle ajouté.
Puis, ils l'ont autorisée à «soulever un petit peu le bandeau pour voir l'écran», a expliqué Florence Aubenas, indiquant ainsi implicitement qu'elle avait les yeux bandés le reste du temps.
«Il m'est arrivé un drôle de truc. Une fois, les preneurs d'otages m'ont dit +on va vous montrer la télé parce que vous allez l'air très déprimée+ et chacun sait que la télé, ça remonte le moral».
«Ils m'ont dit vous pouvez soulever un peu le bandeau (posé sur ses yeux) pour voir l'écran. J'ai regardé, c'était TV5. Il y avait une présentatrice qui était là (...) et je vois en dessous une bande qui défile et je me dis +tiens c'est un bon signe pour moi, cette fille, elle s'appelle Florence Hussein+», a-t-elle raconté.
«Derrière, je vois un chiffre : 140. Au bout d'un moment, je comprends que Florence Hussein, c'est de moi dont ils parlaient et 140, c'est 140 jours (de détention). Là, je vous assure, (alors que) je suis la première à rigoler des concerts de soutien, la première à ne pas aller aux manifestations, quand on voit ça, je regrette de tout coeur de ne pas en avoir fait plus», a ajouté Florence Aubenas.
«La prochaine fois que vous avez une manifestation, j'irai, je le promets parce qu'on est tellement content quand on voit ça accroupi par terre», a-t-elle poursuivi.
La journaliste Florence Aubenas a par ailleurs démenti avoir été détenue en Irak avec les ex-otages roumains, contrairement à ce que ces derniers avaient affirmé peu après l'annonce de sa libération.
A une question des journalistes quant à savoir si elle avait partagé sa captivité avec les Roumains, Florence Aubenas a répondu après avoir marqué une longue hésitation : «non».
Dès son arrivée, l'ex-otage était tombée dans les bras de sa famille, à commencer par sa mère. Elle a embrassé également le président de la République Jacques Chirac qui n'a fait aucune déclaration et s'est éclipsé rapidement.
Pauvre femme ...je suis contente pour elle