France-2
AP | 30.04.05 | 19:08
PARIS (AP) -- Dalida: le bout de la langue fait trois petits bonds le long du palais pour venir, à trois, cogner contre les dents. Da. Li. Da... Ces mots de Nabokov auraient convenu à merveille à la Lolita d'origine italo-égyptienne qui, arrivée en France en 1954, est devenue en l'espace de quelques années une immense chanteuse au nom scandé par des milliers de fans: Da. Li. Da.
Chanteuse polyglotte et multi-facettes, tantôt adulée, tantôt ridiculisée, star de la variété française des années yé-yé aux années disco, diva aux amours tragiques, morte de désespoir, devenue icône de la communauté gay après sa mort, Dalida et sa vie tourmentée font aujourd'hui l'objet d'un téléfilm diffusé cette semaine sur France-2.
Cette fiction biographique, première du genre en France sur la vie d'une star, livre au petit écran et à ses téléspectateurs le destin d'une femme qui a marqué la chanson française, de ses débuts en 1954, à son suicide en 1987.
En deux épisodes (lundi à 20h55, mardi à 21h), ce «bio-pic» réalisé par Joyce Bunuel a pour ambition de raconter l'histoire de Dalida, celle de la chanteuse qui a si bien su se renouveler au fil des ans, et celle de l'amoureuse qui a vu trois de ses amants se suicider, avant de mettre elle-même fin à sa vie.
Si des téléfilms sur la vie des stars sont monnaie courante aux Etats-Unis, un tel projet constituait une nouveauté en France où la productrice Pascale Breugnot a bataillé durant plusieurs années pour faire vivre «Dalida».
Produit par Ego Productions/Carrere Group, le projet a finalement vu le jour, après plusieurs moutures de scénario et l'obtention de l'aval d'Orlando, frère cadet et manager de Dalida, dépositaire des droits sur l'oeuvre de sa soeur.
C'est ainsi qu'à travers le téléfilm, c'est la véritable voix de la star que l'on entend dans chaque chanson, tandis que Dalida prend corps et âme, sous les traits de l'actrice italienne Sabrina Ferilli, dont la voix a été doublée pour qu'elle soit la plus proche de celle de la chanteuse.
Si la ressemblance n'est guère frappante entre les deux femmes, Sabrina Ferilli confie avoir visionné cassettes sur cassettes pour se glisser dans la peau de la diva, adopter ses gestes et sa posture, afin de «rester le plus fidèle à l'émotion que Dalida pouvait dégager quand elle était sur scène».
«Personne ne pourra être le 'clone' de Dalida, mais Sabrina a été tellement 'habitée' par ce personnage qu'au bout de quelques secondes, on retrouve Dalida à l'écran et on oublie 'l'actrice»', estime Joyce Bunuel.
Aux côtés de Dalida-Sabrina Ferilli, on retrouve les hommes qui ont jalonné sa vie de manière si mélo-dramatique: son premier amour, Lucien Morisse (Charles Berling), le chanteur Luigi Tenco (Alessandro Gassman), et le comte de Saint-Germain Richard Chanfray (Christophe Lambert).
Lundi soir, le premier épisode du téléfilm suit les premiers pas de Yolanda Gigliotti, Miss Egypte 1954, ses débuts au cinéma dans «Samson et Dalila», son arrivée à Paris, sa rencontre avec Eddie Barclay et Lucien Morisse lors d'une audition à l'Olympia.
Le second épisode retrace les années mythiques de Dalida, parfois à la mode, parfois à contre-courant: de ses duos avec Léo Ferré et Serge Lama à son dernier rôle dans «Le sixième jour» de Youssef Chahine, en passant par ses succès sur la scène disco, son amitié avec François Mitterrand et sa quête bouleversante d'un bonheur banni.
Jusqu'à ce 3 mai 1987 où elle a quitté la vie, avec ses mots: «Pardonnez-moi, mais la vie m'est insupportable». Elle venait d'avoir 54 ans. AP
est elle pour vous une icone de la chanson????